- ARCHÉOLOGIE INDUSTRIELLE
- ARCHÉOLOGIE INDUSTRIELLEL’archéologie industrielle est à l’occasion une archéologie au sens classique du terme, c’est-à-dire qu’elle peut recourir à la fouille pour reconstituer des états anciens d’installations détruites, modifiées ou reconstruites sur place (cf., en France, les campagnes de fouilles menées sur des sites de sidérurgie ancienne); ou encore qu’elle est amenée à analyser, au-dessus du niveau du sol, les âges et les emprises, les formes et les styles typiques de chaque étape du développement d’un établissement industriel et plus ou moins discernables dans son état actuel. Toutefois, l’archéologie industrielle est archéologie dans un sens beaucoup plus large et plus théorique: c’est-à-dire qu’elle est une auxiliaire longtemps méconnue de l’histoire de l’industrie, qu’elle aborde par le biais de l’insertion des activités industrielles dans un espace, de leur inscription au sol, collectant et étudiant, afin d’en tirer des informations spécifiques, tous les vestiges physiques, toutes les traces non écrites de ces activités.Que cette archéologie soit dite industrielle est à l’origine d’autres ambiguïtés qu’il convient de lever. Son objet n’est pas, en effet, de prendre en compte toute activité technique et tout produit de l’«industrie» humaine dans n’importe quel contexte chronologique et social: autrement, l’archéologie industrielle n’aurait aucune raison d’exister en doublet avec l’archéologie ou l’ethnologie. Les Anglais, pères de l’archéologie industrielle et inventeurs de la terminologie, l’ont étroitement liée à leur histoire, et à l’obsession historiographique apparue au cours des années cinquante, de la mise en forme chronologique et conceptuelle de la «révolution industrielle» née sur le sol britannique. Rien d’étonnant à ce que les Français ne partagent pas exactement ce point de vue étroitement national et technologique. L’école historique française des années soixante-dix et quatre-vingt s’est montrée très réceptive à la réflexion sur la proto-industrialisation. Elle est sensible au concept d’industrialisation dans le long terme, aux continuités plus qu’aux ruptures, aux coexistences et aux recouvrements entre des modes d’organisation du travail qui s’articulent entre eux plus qu’ils ne se chassent l’un l’autre. L’archéologie industrielle alla francese souhaite donc intégrer non seulement les manufactures royales et les «protofabriques» du XVIIIe siècle – dont Serge Chassagne a démontré l’importance capitale dans la transition vers l’industrialisation contemporaine –, mais aussi l’histoire du moteur hydraulique, depuis ses conquêtes médiévales, en tant qu’agent d’une diversification de la production industrielle orientée par une économie de marché. Corrélativement, l’archéologie industrielle telle que la pratiquent et la justifient les chercheurs français inclut la première révolution de l’industrie sidérurgique, celle qui a vulgarisé progressivement en Europe occidentale le procédé indirect de la fabrication de la fonte et du fer. En revanche, toute tentative pour «diluer» l’archéologie industrielle dans l’histoire générale de l’humanité ne peut apparaître que comme le fruit d’une réflexion insuffisante sur les caractères propres de l’industrialisation européenne occidentale et sur sa véritable chronologie. L’archéologie industrielle n’a rien à voir avec une archéologie générale.Quel contenu pour l’archéologie industrielle?La délimitation du champ d’étude de l’archéologie industrielle constitue un autre prétexte à contestations. L’archéologie des transports a été l’un des instruments privilégiés de la vulgarisation de l’archéologie industrielle dans le public anglais ou américain. Sans aucun doute, l’archéologie des canaux, des chemins de fer, des aéroports et des autoroutes (déjà!) constitue autant de chapitres d’accompagnement de l’archéologie industrielle. Dans la même lignée historique, la machine, l’outil, l’équipement (locomotive, machine à vapeur ou ascenseur à bateaux, etc.) ont été souvent l’objet d’une grande attention avant même le bâtiment et l’architecture. En France même, des sectateurs de l’objet technique, du design et de la culture technique (envisagée dans son conflit fondamental avec une culture générale qui ne lui fait pas sa place) ont connu la tentation de confondre archéologie industrielle et exaltation du produit. Il convient de rétablir la véritable chronologie. L’archéologie industrielle commence avec l’archéologie du paysage industriel, et avec celle du site . L’industrie n’est qu’une greffe plus ou moins temporaire sur la «nature», sur un paysage, rural ou urbain, qui lui préexiste et souvent la conditionne. Paysage construit, le paysage industriel – c’est le grand enseignement de la fin du XXe siècle – est un paysage essentiellement fragile et délébile, dont nous devons prendre garde qu’il ne sorte de nos mémoires comme l’averse évaporée au soleil. En revanche, le paysage de l’industrie est beaucoup plus que le paysage de la production et des infrastructures qui la desservent. De la grande complexité de rapports qui l’unissent à son environnement rural et urbain, il faut retenir en tout cas sa capacité à induire une modification des caractères urbains préexistants ou à engendrer des formes d’urbanisation élémentaires (habitations, services) qui entrent ainsi dans le domaine de l’archéologie industrielle.Ce domaine est autant celui des espaces intérieurs que celui des abords et des enveloppes. Entre les deux, pas de coupure, sinon par artifice. Le lien organique s’établit par le biais de l’exigence technique. Le cœur de la démarche de l’archéologie industrielle, c’est de mettre en évidence l’adaptation d’une enveloppe architecturale à un espace de travail qui est lui-même fonction d’une certaine organisation du travail, d’une circulation des matières et d’une affectation topographique des hommes.Intra muros (et, du reste, l’usine n’est-elle pas avant tout un lieu fermé, isolé des influences et des curiosités extérieures?), l’objet théorique de l’archéologie industrielle est l’outillage et son agencement en fonction de certaines techniques et de certains processus de fabrication. Malheureusement, la machine devient ruine plus vite encore que l’édifice qui l’a abritée. Idéalement, l’archéologie de l’outillage est une voie royale de la rénovation de l’histoire des techniques, mieux insérée dans la chaîne qui relie l’inventeur à l’utilisateur; pratiquement, les conditions de survie, très différentes selon qu’il s’agit d’immobilier ou de mobilier industriel, en limitent très souvent le champ et en compliquent l’interprétation.Les conditions dans lesquelles depuis vingt ou trente ans se sont accélérées les fermetures d’entreprises ont attiré l’attention, tout autant que sur l’obsolescence des bâtiments, des matériels et des activités, sur les populations d’ouvriers et d’employés de tous niveaux privés de leur travail, et sur la mémoire vivante dont ils sont porteurs; mémoire de vies, mémoire technique et mémoire du travail, mémoire des relations sociales au travail et dans l’environnement quotidien; mémoire personnelle et, dans le meilleur des cas, mémoire familiale. Ainsi l’archéologie de l’industrie a-t-elle légitimement rencontré l’histoire orale, aussi récente qu’elle, attachée à la préservation d’informations précieuses pour la compréhension des lieux de travail dans leurs agencements et leurs circulations, la restitution des gestes, des vocabulaires, des rapports humains ou des rapports avec la machine.Enfin, l’archéologie industrielle s’intéresse aux produits et aux objets, rencontrant encore une fois par ce biais les préoccupations de disciplines voisines – archéologie, ethnologie, histoire de la civilisation matérielle – mais en considérant ces objets comme un aboutissement des activités étudiées, et non pas en s’attachant à en étudier les usages et les consommations.Ainsi l’archéologie industrielle vise-t-elle un ensemble assez complexe d’objets liés entre eux par une logique certaine, et que l’habitude s’est prise vers 1976 de regrouper sous le vocable de «patrimoine industriel». Patrimoine et archéologie ne sont pas synonymes: celle-ci, en fait, est une action scientifique qui porte sur le contenu de celui-là.Méthode et champ d’action de l’archéologie industrielleIl va de soi que, si l’archéologie industrielle est une pratique scientifique qui privilégie la prise en considération du terrain et des vestiges physiques, des traces de toute nature, cette pratique ne s’isole nullement des autres démarches de la méthode historique, et notamment du recours aux archives, textuelles ou iconographiques. D’abord parce que l’archéologie industrielle étend ses ambitions scientifiques, au-delà de l’urgence qu’il peut y avoir à étudier les témoins visibles mais exposés à disparaître, à un repérage et à une identification des sites industriels dont rien ne subsiste, en une démarche d’archéologie rétrospective. Ensuite parce que l’archéologue industriel ne peut que pratiquer un constant aller et retour entre le terrain et l’archive, qui s’éclairent réciproquement. Enfin, parce que l’objet même de sa recherche le conduit à s’intéresser tout particulièrement aux archives d’entreprises, en elles-mêmes éléments du patrimoine industriel, et dont les composantes les plus diverses peuvent aider à l’interprétation de l’histoire matérielle de l’entreprise. Les amateurs d’archéologie industrielle ne doivent pas pour autant tomber dans le piège qui consiste, à partir de l’étude d’un site et de ses vestiges, à vouloir reconstruire systématiquement et en toute occasion l’histoire d’une entreprise et d’une activité: l’archéologie industrielle n’est pas toute l’histoire de l’industrie, ni non plus une version modernisée de l’histoire locale.En tout état de cause, l’efficacité et la capacité démonstrative de l’archéologie industrielle exigent qu’elle s’attache en premier lieu à inventorier. Corpus d’informations dans toute la mesure du possible comparables, l’inventaire est l’outil de référence qui permet à la fois de conserver des traces documentaires (d’une façon exhaustive, au moins dans l’idéal), d’argumenter en faveur de mesures de protection (l’arsenal législatif et les procédures administratives étant à cet égard extrêmement variables en nature et en ancienneté d’un pays à l’autre, de l’Europe à l’Amérique et au sein de l’Europe elle-même), de préparer ainsi d’éventuelles opérations de sauvegarde; d’autre part, l’inventaire procure le soubassement indispensable à une recherche scientifique, thématique ou individualisée, qui doit permettre à ce secteur récent du patrimoine de chaque nation de bénéficier de toutes les attentions que l’histoire de l’art et l’archéologie ont apportées au contenu traditionnel du patrimoine.Une telle recherche, les archéologues industriels de toutes nationalités en sont aujourd’hui d’accord, suppose une collaboration interdisciplinaire, voire interprofessionnelle. Au sein même de la discipline historique, une attitude intellectuelle particulière doit remettre en honneur la considération de l’espace (notion au sujet de laquelle toute confusion doit être dissipée à l’égard des géographes, qui lui assignent un contenu différent), de l’objet, du matériau, et de la technologie. Cette dernière, à laquelle les historiens économistes ou d’histoire générale accordent une place généralement mineure et un mode d’exposé abstrait et théorique, hésitant sur l’articulation qu’il convient de lui donner par rapport aux mutations majeures de l’économie et de la société, retrouve grâce à l’archéologie industrielle une couleur et une substance, une localisation et un sens précis par rapport au monde des utilisateurs et des producteurs. L’archéologie industrielle a besoin d’autre part du concours des architectes et des historiens de l’architecture, qui doivent, face à ce nouveau champ d’étude, innover en matière de vocabulaire, de système d’analyse et d’interprétation (esthétique ou symbolique), le bâtiment industriel reflétant un type particulier de rapports entre le constructeur, le client et l’utilisation finale. Spécialistes des sciences exactes, des sciences physico-chimiques, ingénieurs, techniciens, ouvriers peuvent apporter des compétences spécialisées ou des témoignages, des expériences. On a déjà signalé les frontières communes avec l’anthropologie, la sociologie ou l’ethnologie.Travaillant aussi bien sur des morts encore chauds que sur des ruines vénérables, l’archéologie industrielle devrait coopérer avec des administrations et des associations culturelles, avec des collectivités locales et avec des élus. Légitime détentrice d’un savoir, elle a son avis à donner en matière de conservation, de muséologie, d’aménagement territorial, de planification urbaine, d’animation culturelle, de développement de la curiosité publique en faveur de la culture scientifique et technique. Inversement, le mouvement associatif peut apporter un soutien précieux aux progrès de l’archéologie industrielle dans la mesure où les institutions officielles et établies s’adaptent avec une grande difficulté aux exigences du travail interdisciplinaire.Les expériences nationalesL’archéologie industrielle est née et s’est développée dans un climat commun à toutes les nations anciennement industrialisées: celui d’un changement d’âge technique, d’une nouvelle répartition internationale du travail, de crise et de désindustrialisation enfin qui ont suscité curiosité et inquiétude à l’égard du risque de naufrage d’un pan entier de la mémoire et de la culture nationales, lié aux premières phases de l’industrialisation. Prise de conscience qui intervient à des dates différentes, et suscite des actions conformes aux traditions culturelles et institutionnelles de chacun.La place manque pour faire justice à tous les cas nationaux. Toutefois, on ne peut se dispenser de rappeler brièvement ce qui s’est passé dans les îles Britanniques, berceau de la «discipline». Il y a près de cinquante ans maintenant que, d’une façon empirique et grâce à la spontanéité et à l’enthousiasme des initiatives privées (une centaine de sociétés locales vers 1980), des ingénieurs, des spécialistes d’histoire des techniques, des amateurs éclairés et des travailleurs du dimanche bénévoles ont entrepris d’alerter l’opinion et les autorités, de recenser, réparer, entretenir des ouvrages de génie civil, des bâtiments, des machines, de pousser aussi bien à l’ouverture de musées techniques qu’à la réutilisation intelligente des sites industriels. Les années soixante ont vu le lancement du Journal of Industrial Archaeology , sous la direction de Kenneth Hudson, et du premier projet d’un parc national d’archéologie industrielle autour de l’Ironbridge Gorge, sur le cours supérieur de la Severn, à partir du Company Museum déjà constitué par la compagnie de Coalbrookdale autour du haut fourneau des Darby. Une certaine coordination intervient dans les années soixante-dix, avec la création d’une Association for Industrial Archaeology et la tenue de conférences nationales annuelles; un deuxième périodique, l’Industrial Archaeology Review , d’une inspiration plus académique, est conduit par Neil Cossons et Angus Buchanan. Parallèlement, depuis 1963, les mécanismes publics de recensement et de protection des vestiges industriels ont fait des progrès appréciables, sinon décisifs. L’archéologie industrielle britannique demeure toujours, un peu étroitement, celle de la «révolution industrielle» au sens classique du concept; cela dit, elle reste un guide magistral, rayonnant par la masse de ses publications de qualité, ouverte à tous les types de patrimoine jusqu’aux plus récents, très soucieuse de donner à la recherche scientifique des prolongements concrets, et surtout donnant l’exemple inégalé de la muséologie industrielle la plus inventive à travers les sites dispersés de l’Ironbridge Gorge Museum, devenu de surcroît un centre de formation universitaire (en collaboration avec l’université de Birmingham) et un centre de recherche. Succès que sanctionna, dès 1973, la tenue sur ces lieux de la première conférence internationale (Bochum, 1975; Stockholm, 1978; Lyon-Grenoble, 1981; Boston-Lowell, 1984; Vienne, 1987; Bruxelles, 1990).Les États-Unis – qui n’ont pas de difficulté à dater les débuts de leur industrialisation – sont entrés à peine plus tard que la Grande-Bretagne dans la voie de l’identification de leur patrimoine industriel. Hors de la sphère universitaire, très peu sensibilisée, ce patrimoine a trouvé ses défenseurs auprès d’institutions très fortes. Ainsi, la Smithsonian Institution de Washington, à travers l’un de ses conservateurs, Robert Vogel, et l’Historic American Buildings Survey, agence fédérale créée dès 1935 par la Library of Congress et l’American Institute of Architects, ont-ils à partir de 1965 soutenu conjointement les premières études de terrain. En 1969 a vu le jour l’Historic American Engineering Record, avec le soutien de la Library of Congress et de l’American Society of Civil Engineers, qui s’est donné pour objectif, État par État, d’exécuter un répertoire des sites industriels des États-Unis. Entreprise que veut encourager à l’échelle du continent nord-américain la Society for Industrial Archaeology, fondée en 1972 sous l’impulsion de Robert Vogel et de Theodore Sande, toujours avec l’appui du Museum of History and Technology de la Smithsonian Institution. Cette société publie deux périodiques, Newsletter et Industrial Archaeology , et tient des conférences annuelles.En Europe, il importe de noter le rôle exemplaire joué par la Suède depuis le début des années soixante-dix. Dans un pays où les mesures de protection étaient à peu près inexistantes, l’initiative privée a joué de bonne heure un rôle prédominant dans l’étude et la conservation du patrimoine industriel, notamment des anciens établissements sidérurgiques et miniers.En France, les écomusées (musées d’un type nouveau s’attachant, selon les consignes de Georges-Henri Rivière, à la mise en valeur des aspects les plus divers de l’environnement dans un cadre territorial déterminé, et avec la collaboration de la population) ont rencontré sur leur chemin le patrimoine industriel et lui ont consacré une part plus ou moins grande de leur activité, de celui du Creusot à celui du Beauvaisis et, plus récemment, à celui de Fourmies-Trélon, tandis que d’autres associations s’attachaient à la sauvegarde et à la restauration de sites individuels: à Savignac-Lédrier, en Dordogne, ou surtout aux forges de Buffon, en Côte-d’Or, dont la restauration progressive et la mise en valeur associent l’action touristique à la recherche scientifique (en donnant même le jour à une autre association, nationale celle-là, pour l’histoire des mines et de la métallurgie). Vers 1975, Maurice Daumas lançait, sous l’égide d’un centre de documentation du Conservatoire national des arts et métiers, le premier questionnaire national destiné à amorcer la reconnaissance et l’étude du patrimoine industriel, bâtiments et machines. En 1978, la rencontre entre quelques chercheurs français, essentiellement historiens d’obédience universitaire, et les participants du troisième congrès international réuni à Stockholm provoquait la constitution du C.I.L.A.C. (Comité d’information et de liaison pour l’archéologie, l’étude et la mise en valeur du patrimoine industriel), association nationale qui depuis lors se consacre à la sensibilisation des autorités et de l’opinion éclairée, ainsi qu’à la promotion de la recherche et à une harmonisation entre les initiatives individuelles et associatives qui ont surgi dans les mêmes années. La Direction du patrimoine auprès du ministère de la Culture a depuis 1980 pris de plus en plus nettement en considération ce secteur du patrimoine et désormais stimule activement inventaire et recherche méthodologique.En Italie, la fin des années soixante-dix a été marquée par une brusque floraison d’initiatives, issues de façon prédominante du milieu des historiens de l’art et de l’architecture, des conservateurs de musées, des sociétés savantes locales, mais qui ont gagné certains spécialistes de l’histoire économique et sociale. L’intervention publique est très faible au niveau national, beaucoup plus active au niveau des administrations régionales de la culture. Les modes d’expression privilégiés par les Italiens sont les expositions, les colloques, les publications de haute qualité – les trois éléments se trouvant du reste souvent liés. Une société d’archéologie industrielle est née, mais qui ne reflète véritablement que l’avance du Nord et tout particulièrement celle de la Lombardie: autour des amateurs milanais d’archéologie industrielle s’est organisée une activité d’inventaire systématique, et l’édition (malheureusement éphémère) de la revue Archeologia industriale . Le Sud n’est pas en reste, et sa propre société, éditrice d’un bulletin, a fait avancer le travail sur la Campanie et en particulier sur les épisodes bourboniens de l’industrialisation. En Toscane, la collaboration entre des universitaires, des entreprises et des collectivités locales doit déboucher sur la création d’une chaîne de musées du fer. Au niveau touristique ou publicitaire, le Touring club italien soutient avec brio l’effort scientifique en lui assurant une vulgarisation de haut niveau.
Encyclopédie Universelle. 2012.